Depuis plusieurs semaines, les bars, boutiques et dépôts de boissons de Goma sont confrontés à une pénurie de bières congolaises, notamment les marques populaires comme Primus, Castel, Mützig, Class, Amstel ou Turbo King.
Cette rareté inquiète les consommateurs et entraîne une flambée des prix. Selon des sources locales contactées ce samedi 10 mai 2025, la crise est liée au pillage des stocks de la Bralima à Bukavu lors de l’occupation de la ville par le M23 en février dernier, mais aussi aux difficultés d’approvisionnement dues à l’insécurité dans le Nord-Kivu.
Faute de produits locaux, les bières importées du Rwanda dominent désormais le marché. Les rares bouteilles de Bralima encore disponibles proviennent d’anciens stocks. Conséquence : le prix d’une Primus de 65 cl est passé de 400 à plus de 7 000 francs congolais (environ 2,76 USD). La Tembo coûte jusqu’à 10 000 FC, contre 5 000 FC auparavant, et la petite Castel atteint 4 500 FC.
Un tenancier de bar indique que les livraisons venant de Beni sont insuffisantes pour répondre à la demande. La spéculation s’installe : certains commerçants profitent de la situation pour gonfler les prix, au détriment des clients.
Pour les vendeurs, cette crise rime avec baisse de revenus. « Certains clients repartent dès qu’ils ne trouvent pas leur bière habituelle », témoigne Maman Kulutu, gérante d’un débit de boissons.
Quant aux bières rwandaises, elles sont jugées plus abordables mais restent difficiles à obtenir. Un seul importateur détiendrait le monopole de leur distribution, en dollars américains uniquement.
Les associations de consommateurs appellent les brasseries à rétablir la chaîne d’approvisionnement pour stabiliser le marché local.
Cedrick Mbala, Georges Balingene et Freddy Ruvunangiza